J14 du cycle. Douleur au ventre. Mon ovulation, c’est sûr. Un léger saignement vient confirmer ma théorie. Pic de libido. Rapport sexuel. Le premier depuis des semaines, peut-être même des mois. Deux jours plus tard, léger spotting. D’implantation, of course. Maintenant que j’ai repris du poids et une alimentation « normale », qu’est-ce qui m’empêcherait d’être (hyper)fertile ?! Les problèmes de Lucien ?! Quels problèmes ?
J24. Début des spottings. Bah ouai, tu t’attendais à quoi meuf ?!
26 décembre. J1. Et bon anniversaire Lucienne. Les miracles c’est pour les autres.
Ça a été ce scénario – plus ou moins – durant 7 ans. Enfin je crois. C’est fou comme l’arrivée de Mini-Lu a balayé tout ça. Les examens, les injections, les FIV, les transferts, les prises de sang à gogo, les interventions chirurgicales, les échecs, les déceptions, la tristesse, la lassitude. Tout ce vocabulaire ne fait plus partie de ma vie.
Ce mois-ci j’ai (encore) cru au miracle. J’ai osé imaginer que ça pouvait nous arriver « naturellement ». Mais non.
Nous ne repartirons pas en République Tchèque pour un deuxième bébé, c’est une (quasi) certitude. Mais si une grossesse naturelle pointait le bout de son nez, il est évident que je n’irai pas contre. Ce serait même génial, quoique affreusement angoissant : on connait nos gamètes pourris et je doute qu’une rencontre entre eux se déroule bien jusqu’au bout. Mais c’est toujours en moi, quelque part, bien caché. Le deuil de la fratrie sera sans doute bien long, d’autant plus que – sur le plan « technique » – rien ne nous en empêche. Mais je n’en ai pas assez envie pour retourner en PMA, et en parallèle Lucien n’est pas sûr d’avoir l’énergie pour encaisser un Mini Lu de plus.
Pour être tout à fait honnête, je suis toujours suivie par mon psychiatre, sous antidépresseur le matin et anxiolytique le soir. Les tentatives de diminution de mon ZOLOFT se sont soldées par des rechutes à plus ou moins court terme, avec l’éternel retour du « syndrome anxio-dépressif ». J’ai d’ailleurs découvert que j’avais « un côté hyperthymique ». Je ne connaissais pas ce mot, et effectivement je m’y retrouve sur certains points (pas tous). C’est donc grâce à ce petit cocktail médicamenteux biquotidien que je trouve mon équilibre dans ma vie, tant que le plan pro que perso. Je suis depuis cet été auto-entrepreuneure, en parallèle de mon taff salarié. La matinée derrière mon bureau, et le midi et / ou le soir sur un tapis en tant que « prof de yoga ». Entre les deux, il y a mon rôle de Maman de Mini Lu. ❤ J'aimerais pouvoir dire que tout est parfait, toutefois ce serait oublier un "détail" : nous sommes une famille unie, mais notre couple avec Lucien s'est un peu noyé au milieu du tourbillon de nos vies. Nos moments à deux sont rares, on ne prend pas de temps juste pour nous et ça me manque.

Belle fin d’année à celles qui passent encore par là. ❤ Patience, force, courage, amour, gratitude … Prenez ce dont vous avez besoin. 🙂