Bye 2022 !

J14 du cycle. Douleur au ventre. Mon ovulation, c’est sûr. Un léger saignement vient confirmer ma théorie. Pic de libido. Rapport sexuel. Le premier depuis des semaines, peut-être même des mois. Deux jours plus tard, léger spotting. D’implantation, of course. Maintenant que j’ai repris du poids et une alimentation « normale », qu’est-ce qui m’empêcherait d’être (hyper)fertile ?! Les problèmes de Lucien ?! Quels problèmes ?
J24. Début des spottings. Bah ouai, tu t’attendais à quoi meuf ?!
26 décembre. J1. Et bon anniversaire Lucienne. Les miracles c’est pour les autres.


Ça a été ce scénario – plus ou moins – durant 7 ans. Enfin je crois. C’est fou comme l’arrivée de Mini-Lu a balayé tout ça. Les examens, les injections, les FIV, les transferts, les prises de sang à gogo, les interventions chirurgicales, les échecs, les déceptions, la tristesse, la lassitude. Tout ce vocabulaire ne fait plus partie de ma vie.

Ce mois-ci j’ai (encore) cru au miracle. J’ai osé imaginer que ça pouvait nous arriver « naturellement ». Mais non.

Nous ne repartirons pas en République Tchèque pour un deuxième bébé, c’est une (quasi) certitude. Mais si une grossesse naturelle pointait le bout de son nez, il est évident que je n’irai pas contre. Ce serait même génial, quoique affreusement angoissant : on connait nos gamètes pourris et je doute qu’une rencontre entre eux se déroule bien jusqu’au bout. Mais c’est toujours en moi, quelque part, bien caché. Le deuil de la fratrie sera sans doute bien long, d’autant plus que – sur le plan « technique » – rien ne nous en empêche. Mais je n’en ai pas assez envie pour retourner en PMA, et en parallèle Lucien n’est pas sûr d’avoir l’énergie pour encaisser un Mini Lu de plus.

Pour être tout à fait honnête, je suis toujours suivie par mon psychiatre, sous antidépresseur le matin et anxiolytique le soir. Les tentatives de diminution de mon ZOLOFT se sont soldées par des rechutes à plus ou moins court terme, avec l’éternel retour du « syndrome anxio-dépressif ». J’ai d’ailleurs découvert que j’avais « un côté hyperthymique ». Je ne connaissais pas ce mot, et effectivement je m’y retrouve sur certains points (pas tous). C’est donc grâce à ce petit cocktail médicamenteux biquotidien que je trouve mon équilibre dans ma vie, tant que le plan pro que perso. Je suis depuis cet été auto-entrepreuneure, en parallèle de mon taff salarié. La matinée derrière mon bureau, et le midi et / ou le soir sur un tapis en tant que « prof de yoga ». Entre les deux, il y a mon rôle de Maman de Mini Lu. ❤ J'aimerais pouvoir dire que tout est parfait, toutefois ce serait oublier un "détail" : nous sommes une famille unie, mais notre couple avec Lucien s'est un peu noyé au milieu du tourbillon de nos vies. Nos moments à deux sont rares, on ne prend pas de temps juste pour nous et ça me manque.

Belle fin d’année à celles qui passent encore par là. ❤ Patience, force, courage, amour, gratitude … Prenez ce dont vous avez besoin. 🙂

La dernière tétée …

Il y a 15 jours, Mini Lu a chopé une énième rhino-pharyngite. Alors pour lui faciliter la tâche, j’ai une fois de plus tiré mon lait non-stop, parce que boire au biberon était plus simple. Après quelques jours à ce rythme (branchée au tire-lait 20 minutes toutes les 3 ou 4 heures) je décidais qu’il était temps pour moi / pour ma santé (mentale et physique) de lâcher prise sur l’allaitement. Grosse ombre au tableau : je n’avais aucun souvenir de la dernière tétée. Et ça m’attristait terriblement.

Alors hier, au réveil d’une sieste, j’ai mis Mini Lu au sein. Il n’était pas mort de faim. C’était un petit moment câlinou. Quelques minutes tendres, juste nous deux. Ça ne sera peut-être pas réellement la dernière tétée, mais avec l’introduction du lait artificiel et les tirages que j’espace de plus en plus, ma lactation diminue. Alors j’ai envie de conserver l’image de celle-ci comme la dernière. Parce qu’elle était douce, calme, mignonne, parfaite. À l’image des six mois d’allaitement « exclusif » que nous avons vécus.

Ps : impossible de comptabiliser toutes les larmes que j’ai versées en écrivant ces quelques lignes. 💔

J’ai testé … la psychologue de la crèche !

Je n’avais aucune idée précise de son rôle, mais je me suis dit : « Lucienne, tu coules dans ta merde, prends tout ce qui est à ta portée pour rester à flot et que surtout ça n’impacte pas ton bébé. » Le lendemain de ma demande, j’avais un rendez-vous. Petite angoisse, parce que je n’ai pas vu de psychologue depuis des lustres et à chaque fois ça se passe tellement mal – comprendre : je pleure non-stop durant l’entretien – que je n’ai aucune envie d’y retourner. Le psychiatre c’est bien plus facile à gérer, car beaucoup plus factuel et médical. D’ailleurs en parlant de lui : il m’a rappelé suite à mon SOS. J’ai loupé ses premiers appels, because j’ai passé la journée au lit sous anxio (après avoir cleaner l’appart …) (Mini Lu étant à la crèche). On repart sur un ZOLOFT par jour. Pour lui il n’est pas question de dépression post-partum, mais plutôt d’un début de burn-out.

Revenons à la psychologue de crèche ! Un échange de plus d’une heure qui m’a fait du bien et qui a vite mis le doigt sur des choses qui traînent chez moi depuis … vingt ans ?! Elle m’a donné le contact d’une consœur qui propose des thérapies comportementales et cognitives (TCC), qui seraient selon elle plus appropriées à ma / mes problématique(s) qu’un suivi « classique » / psychanalytique. J’ai pris un rendez-vous, j’espère avoir le courage de m’y rendre (et d’y retourner ensuite …). Je sais qu’il y a un gros taff sur mon perfectionniste et mon besoin d’être aimée / validée. Et que ça va sans doute faire très mal de creuser par là …

Elle a aussi enfoncé quelques portes ouvertes : Mini Lu n’a pas besoin d’une mère parfaite / de manger des purées bio homemade / d’un appartement rangé / de couches de telle ou telle marque. Il a juste besoin d’une maman bien dans ses baskets. Et prendre du temps seule ne fait pas de moi une horrible personne. Mieux : le fait de verbaliser ma fatigue ou mes difficultés autorise Mini Lu à ne pas être lui-même parfait, et il parait que c’est important. Bref : si sur le papier tout cela est évident, en pratique c’est loin d’être le cas et je suis incapable de « lâcher » sur quoi que ce soit. On verra bien ce que donne la TCC (ou pas).

Ps : merci pour vos commentaires et mails suite à mon précédent article. Je n’ai pas trouvé le courage ni le temps d’y répondre, mais ça m’a fait du bien de vous lire. ❤

#mood

À 6 mois et 3 semaines, mon bébé vient de boire (sans entrain) son premier biberon de lait artificiel.

J’ai le coeur brisé.
Je suis épuisée.
Je culpabilise.

Journal de bord post-partum (6 mois)

J’ai l’impression que mon dernier article date d’il y a 1000 ans. Mais non, juste un mois. Un mois que Mini Lu va à la crèche trois jours par semaine. Un mois que je retrouve du temps. Pas forcément du temps « pour moi » – j’étais bien naïve d’y croire … – mais du temps seule. Et c’est déjà un gros changement ! L’adaptation s’est très bien passée, du côté de Mini Lu comme du mien. Il ne dort pas beaucoup là-bas mais c’est a priori le seul bémol. Ah non : il y a les maladies infantiles ! Le premier rhume (avec le spectre de la bronchiolite) et aussi la gastro. Pas pour Mini Lu qui a été vacciné, mais Lucien et moi y avons eu droit. Assez folklo ces journées avec parents HS et bébé en pleine forme … Deuxième mois de crèche et deuxième grosse crève pour Mini Lu. On repart pour 15 jours d’enfer : nuits sans sommeil, batailles au sérum physiologique, pleurs à longueur de journée, vomis de glaires, angoisses diverses … et j’en passe !

À côté de ça, c’est fascinant de voir Mini Lu grandir et changer chaque jour … Il y a quelques temps il s’est retourné du dos au ventre pour la première fois ! Il communique et sourit à tout va. Bref : c’est normal mais c’est fou !

Nous avons commencé la diversification alimentaire : je fais des purées et des compotes moi-même (quand on connait mon level en cuisine, ça tient du miracle). Mon petit morfale apprécie visiblement ! Nous fêtons aussi nos six mois d’allaitement. J’ai donné ma boite de lait infantile 1er âge, jamais ouverte mais achetée « au cas où je me fasse renverser par un camion ». Je ne sais pas jusqu’où on ira … Ça me semble déjà énorme et génial – je suis fière de mon petit gabarit capable de si bien nourrir mon bébé – mais pour autant je n’ai pas (encore) envie d’arrêter.

Journal de bord post-partum (3 mois)

Le temps passe tellement vite et tout va tellement bien que j’en oublie de laisser une trace écrite ici !

Que dire ? Mini Lu pèse 6.01 kilos pour 61.5 centimètres : il a laaargement rattrapé son petit poids de naissance ! Je suis très fière de nos trois mois d’allaitement exclusif. La remplaçante estivale de la pédiatre nous a informé qu’en septembre nous pourrions commencer la diversification ! Ça me parait super tôt … Quoiqu’il en soit, on fera ça (ou pas) au feeling, comme pour tout.

Mini Lu « fait ses nuits » : on est sur une moyenne de 22h – 7h, à laquelle on ajoute une grosse sieste le matin et une autre l’après-midi. Je pense que l’on peut s’estimer très chanceux ! Il sourit à tout va, adore les promenades en sling, le « bain libre » et les moments où il est sur le matelas à langer. Lucien est un papa aussi gaga qu’efficace. Je les laisse régulièrement en tête-à-tête pour courir ou me rendre en cours de yoga.

Nous partons pour nos premières vacances en famille dans quelques jours. D’abord à Annecy chez ma soeur, puis en Bretagne juste nous trois. Malgré les heures de route et tous les changements d’habitudes qu’impliquent les vacances, je n’ai aucune appréhension. Tout est tellement simple, fluide, cool … C’est juste dingue comme la roue a tourné depuis ce fameux mois de septembre 2020.

Journal de bord post-partum (2 mois)

Ça pourrait tenir en trois mots : tout va bien. Mini Lu est cool, il grandit bien et mon allaitement se passe à merveille. Nos nuits sont plutôt correctes, je suis en forme et pas déprimée. Bref : ça roule ! Impossible d’exprimer à quel point j’aime cette petite personne. C’est indécent comme les années de galère semblent s’effacer de mon cerveau quand je le regarde.

Pour être tout à fait honnête, j’alterne des jours où la fatigue me rend trop sensible / fragile / susceptible / déprimée (genre : juste envie de filer mes seins à Lucien et partir dormir quelques heures sur une île déserte) et d’autres où tout va bien. C’est sûrement le quotidien de toute (jeune) maman ! J’ai par ailleurs réalisé que je me foutais une pression pas possible à vouloir être parfaite partout et tout le temps. La parfaite maman pour Mini Lu, la parfaite meuf pour Lucien, la parfaite belle-fille pour sa famille, etc. Personne ne m’en demande autant mais je suis très douée pour m’infliger ça toute seule.

Mini Lu a eu 2 mois il y a quelques jours. Ses premiers vaccins aussi … Première fois que je le voyais pleurer et souffrir autant (si l’on oublie la prise de sang et « l’arrachage » du truc de perfusion sans anesthésie à l’hôpital, où j’ai hésité entre tuer l’infirmière et fondre en larmes). Impossible de lui effleurer les cuisses (là où il avait reçu les injections) : hyper pratique quand tu changes une couche (mission déminage de l’extrême) ou que tu allaites habituellement en mode BN.

En vrac :
– J’ai officialisé ma demande de congé parental d’éducation. Je retournerai au travail en janvier 2022. C’est un soulagement, même si sur le plan financier ça va demander pas mal d’ajustements (c’est un euphémisme).
– J’ai prolongé le loyer de nos embryons à REPROFIT pour 5 ans. Après m’être imaginée remettre le couvert tout de suite, puis attendre au moins 6 ans afin que Mini Lu soit plus autonome, aujourd’hui on ne sait pas. Lucien psychote sur son âge. Une chose est sûre : on veut profiter un maximum au jour le jour. On se posera donc sérieusement cette question d’un deuxième bébé … plus tard !
– J’ai repris la course à pied, deux mois après avoir été découpée ! Un gros shoot d’endorphines pour mon mental ! Mon périnée est « rééduqué » et je vais aussi faire un petit coup de rééduc’ abdominale, même si la gynéco ne trouve pas ça indispensable. Ça aidera peut-être mon bide mou à retrouver une tronche un peu plus sympathique à mes yeux … STOP : on a dit qu’on arrêtait de se mettre la pression !
– Je commence à bien maitriser le tire-lait ! Pas encore suffisamment pour envisager de poursuivre l’allaitement lors de l’entrée en crèche (prévue pour octobre, j’ai encore le temps de voir venir), mais assez pour laisser Mini Lu sans moi durant quelques heures.

Pensée à toutes les PMettes qui passeraient encore par là. ❤
Courage !

Journal de bord post-partum (1 mois)

Disclaimer : cet article ne contient aucune notion scientifique. C’est juste mon ressenti à chaud, au jour le jour. Histoire de garder une trace de tout ça quelque part. Et puis si ça me permet d’échanger, c’est toujours bon à prendre. 🙂


18/05 – Je n’ai pas pris tout de suite conscience de la prématurité de Mini Lu. À quelques jours près … Je ne pensais pas que c’était si important. Et pourtant, au fil des jours, j’ai compris qu’on ne blaguait pas avec un nouveau-né né à 36 SA + 2 jours et pesant 2.6 kilos à la naissance. D’autant plus quand il s’agit d’un allaitement maternel … Peu à peu tout le monde est venu me mettre la pression sur le poids (en plus de l’éventualité d’un rebond de jaunisse qui m’inquiétait déjà pas mal) : après la maternité et l’hôpital, ça a été au tour de la sage-femme. Ça n’était évidemment pas malveillant mais – quand elle m’a demandé de tenir un journal précis d’allaitement durant 24 heures, avec une pesée à son cabinet le lendemain de ma première visite – j’ai bien compris qu’elle ne voulait prendre aucun risque. Ajoutez à cela le fait que Mini Lu peut passer plus de 4 heures sans réclamer à manger … Bref : vous obtenez le combo parfait pour stresser n’importe quelle jeune maman, et par la même occasion lui tuer sa lactation. Mini Lu a 11 jours et je considère que chaque jour d’allaitement est une petite victoire. À ce rythme, je ne sais pas si on réussira à aller très loin (et ça m’attriste de ouf).

Dans un autre style (et grâce à l’une d’entre vous), j’ai revu ma position initiale à propos de la tétine. Le besoin de réassurance, la succion non nutritive, la prématurité … Tellement de sujets nouveaux sur lesquels je ne connais rien (et dont personne ne nous informe). Ma seule priorité, c’est la santé et le bien-être de mon bébé. Alors, comme pour tout, je fais mes propres recherches. C’est dingue tout ce qu’il y a à découvrir.


22/05 – Quand j’ai vu la conseillère en lactation lors de mon séjour à la maternité, elle m’a parlé du fameux « mois d’or » (j’ai lu le bouquin durant ma grossesse : une mine d’informations, même si en pratique la majorité des conseils sont impossibles à mettre en place) mais surtout elle m’a dit quelque chose qui m’a marqué : normalement et jusqu’au 8 juin, Mini Lu devrait encore être dans mon ventre. Depuis je garde ça en tête pour tout. J’essaye d’anticiper les besoins de mon bébé et d’aménager sa vie en ayant toujours en tête son ancien « petit cocon utérin ». J’ai l’impression que ça fonctionne plutôt bien : notre quotidien est tranquille. Tous les trois, on trouve notre rythme.

15 jours aujourd’hui pour Mini Lu, et j’ai le sentiment que l’allaitement est bien calé. La situation autour de la jaunisse et du poids se calme un peu : on a toujours quelques contrôles réguliers à l’hôpital, mais à chaque fois on s’en sort haut la main et Mini Lu continue de grossir tranquilou. Moins de stress pour tout le monde, moins de fatigue pour moi et plus de temps pour profiter de mon bébé. La phrase « Profite, ça passe trop vite ! » prend une fois de plus tout son sens. J’ai parfois une montée de nostalgie quand je pense à tout ces moments qui appartiennent déjà au passé … D’ailleurs en parlant de ça : il semblerait que j’ai échappé au babyblues ! Peut-être que l’allaitement me maintient dans ce petit cocon de bonheur et d’ocytocine ?


07/06 – Le temps passe, et j’ai de moins en moins envie d’écrire. Parce que tout roule, il n’y a rien que j’ai besoin de poser quelque part pour me vider la tête. Mini Lu a 1 mois aujourd’hui. Lucien a repris le boulot. Tout va bien. C’est prenant, c’est fatiguant. C’est plein de remises en question aussi. Mais je profite à fond de ce petit être et chaque jour je suis full of gratitude.

Notre séjour à la maternité … et l’hospitalisation qui a suivi ! (2/2)

Gyrophare à gogo et pleine vitesse, nous atteignons le service de néonatalogie du Centre Hospitalier Rives de Seine en un rien de temps. Nous n’y faisons qu’un passage rapide, avant d’être dirigés en pédiatrie. Mini Lu est placé dans un appareil de photothérapie, d’abord H24 (avec des pauses seulement pour le nourrir et le changer), puis par cycles de 3 heures. Finalement le traitement plus lourd – la perfusion d’albumine – n’est pas jugé nécessaire. J’ai le sentiment que la maternité a paniqué un peu vite pour rien, mais je ne peux pas leur reprocher d’être précautionneux.

Une chose me gave : on colle directement une tétine dans la bouche de mon bébé, sans même me demander mon avis. Ma big crainte depuis le début de mon allaitement, c’est la confusion sein / tétine (la « préférence tétine par rapport au sein » serait plus exacte mais vous voyez l’idée). Mini Lu a eu des biberons de lait artificiel durant quelques jours, à cause de son statut de prématuré et son petit poids. Puis, quand ma montée de lait a débarqué (bien vénère en plus, qui aurait cru que mes petits seins pouvaient donner autant), j’ai tiré mon lait pour complémenter, au cas où Mini Lu ne serait pas assez mature pour téter suffisamment. Alors cette tétine supplémentaire sortie de nulle part, c’est un peu la goutte de trop. Sauf qu’une fois que Mini Lu l’a dans la bouche, il cesse de gigoter comme un ver hystérique dans sa couveuse fluorescente … Et moi je préfère voir mon fils paisible – autant que possible – dans cette machine. Du coup je ne dis rien, mais ça me peine. Pour cette première nuit d’hospitalisation, quand on nous explique que seul un parent peut rester dormir sur place, je craque en silence. Lucien profite que j’aille aux toilettes pour ôter la tétine maudite de Mini Lu. Et d’autres fois c’est lui-même qui la balance toute seule et sans broncher. ❤

Quelques heures après cette arrivée en trombe à l’hôpital, je passe chez moi pour me doucher et me changer. Il y a tout juste une semaine, on débarquait à la maternité … Là je rentre – seule – à la maison, presque comme si de rien n’était. Mon reflet dans le miroir de la salle de bain me fait un peu mal au cœur. Exit le gros ventre, place à un corps que je n’ai jamais vu dans cet état : la cicatrice, le ventre mou, les seins hyper gonflés … Je monte par curiosité sur la balance : déjà moins 6 kilos.

Afin qu’il y ait toujours l’un de nous près de Mini Lu, nous organisons doucement un rythme assez crevant, à base d’allers-retours entre la maison et l’hôpital (rien n’est prévu pour les parents dans le service de pédiatrie). Les nuits sont devenues des siestes et les bips incessants des scopes n’aident pas à trouver le sommeil. Lucien a cette faculté à s’endormir n’importe où n’importe quand. Moi pas … Alors quand c’est possible, je tire mon lait et je rentre dormir quelques heures dans notre lit.

Une autre chose m’a gavé durant ce séjour : alors que les infirmières voient Lucien en peau à peau puis donnant son biberon à Mini Lu, elles diront en rigolant qu’il fait un « allaitement paternel ». La remarque me reste en travers de la gorge. Genre moi et mes nichons on fait de la figuration quoi. Globalement je ne me sens pas à l’aise les premiers temps dans ce service. Une pédiatre me fait d’ailleurs comprendre que, parce que je souhaite allaiter, c’est à moi de rester ici la nuit. Elle me refuse quasiment un tire-lait, sous-entendu parce que c’est un peu facile de déléguer ça au papa. Heureusement tout le personnel n’est pas aussi con. Mais certaines têtes ne me reviennent vraiment pas. Quand je me retrouve seule avec Mini Lu bloqué dans son tunnel de lumière, je craque. Ce marathon sans date de fin connue est un peu compliqué, d’autant que je suis toujours assez en vrac physiquement depuis la césarienne.

Heureusement, bientôt ma belle-soeur m’ôte mes dernières agrafes. Un petit pas vers un mieux pour mon corps. Peu à peu, Mini Lu retrouve une couleur moins jaune. Il prend du poids, est plus éveillé et l’on peut commencer à envisager une vraie sortie. Le grand retour chez nous, à trois cette fois.

Ça fait maintenant huit jours que je suis maman. Je ressens un paquet de profonds changements intérieurs, difficilement explicables. Je suis assez zen. Rien à voir avec la fin de grossesse en mode Bisounours, ni avec la PMA option angoisses et dépression. Comme une sorte de force tranquille – avec toujours quelques failles évidemment – qui s’affirme de plus en plus, surtout si ça concerne mon bébé. Je me sens vraiment bien, malgré la fatigue. Je suis simplement super heureuse. Et infiniment reconnaissante.

Notre séjour à la maternité … et l’hospitalisation qui a suivi ! (1/2)

Quelques jours après la naissance de Mini Lu, j’ai eu besoin de comprendre ce qui s’était passé. Je veux dire : je sais comme tout le monde – ou presque – ce qu’est une césarienne, mais j’avais besoin de plus d’informations et de détails. Parce que j’étais en vrac de partout, du bas du ventre jusqu’à la cage thoracique, à galérer dans mes moindres mouvements et quasi incapable de marcher. Quand on sait comment je suis active en temps normal (et jusqu’à la veille de mon accouchement), on comprend un peu mieux pourquoi ça m’agace vite ce genre de choses. J’ai mené mon enquête via Google, à base de vidéos d’anatomie, de chirurgie (j’ai compris pourquoi l’interne présent ce jour-là avait pu tomber dans les pommes) et aussi de témoignages de nanas passées par ça, en urgence ou en « programmé ». Tout ça m’a aidé à comprendre ce qui arrivait à mon corps, et à accepter de lui laisser du temps pour récupérer.

C’est donc en mode très chill que nous pensions passer cinq jours à la maternité après l’accouchement. Lucien faisait des allers-retours à l’appart tous les après-midis, pour m’apporter à manger (parce que c’est moyen la bouffe de l’hôpital), récupérer mes colis ou avancer au max la chambre de Mini Lu. Il revenait dîner et dormir avec nous, puis repartait « en missions » le lendemain midi. Très efficace !

À côté de ça, Mini Lu a été un ange. Entre l’accouchement sportif et le fait qu’il soit considéré comme prématuré (à quelques jours près), il a eu un suivi très rapproché les premières 24 / 48 heures. Mais tout s’est bien mis en route, à commencer par l’allaitement. Il a beaucoup dormi (pour se remettre de ses émotions sans doute ; tandis que moi je vivais quelques nuits blanches pour digérer les miennes) donc les choses ont pu se faire graduellement. Entre les conseils d’une copine d’allaitement, ceux du personnel de la maternité et d’une consultante en lactation, j’ai trouvé mon style et notre rythme. Jusqu’à quand ? L’avenir nous le dira.

En raison du risque d’ictère (a.k.a la jaunisse) assez élevé, on nous a proposé un protocole d’hospitalisation à domicile (HAD) afin de pouvoir suivre de près l’évolution de la bilirubine. J’ai accepté. Sauf que ça ne s’est pas passé comme ça : personne de dispo dans ma région, il a fallu revoir les plans. Finalement le lendemain les résultats sanguins sont venus tout bousculer. Mini Lu avait à peine débuté sa première séance de photothérapie que l’on nous a rappelé en urgence : ses taux étaient au-dessus des limites et il fallait rapidement le transférer vers un autre hôpital. Branle-bas de combat bis, j’ai un peu l’impression de revivre le même sentiment d’urgence que lors de la fin de mon accouchement. Six jours après la césarienne, les agrafes même pas encore ôtées, je me retrouve à galoper derrière les ambulanciers qui transportent mon bébé. Lucien nous suit en voiture, avec toutes nos affaires précipitamment jetées dans le coffre. Destination le service de néonatalogie du Centre Hospitalier Rives de Seine de Neuilly-sur-Seine.