La naissance de Mini Lu !

Jeudi 6 mai 2021. Approximativement 4 heures du matin. J’émerge pour mon énième pipi de la nuit. Une sensation un peu plus mouillée que d’habitude me met la puce à l’oreille. Je me lève et j’ai à peine le temps de faire un pas en dehors de la chambre que c’est la fuite ! Aucun doute sur l’origine. J’ai un léger vertige quand je réalise ce qu’il se passe. Les pieds encore dans ma flaque, je réveille Lucien avec je ne sais plus quelle phrase mais il émerge en deux secondes. J’atteins les toilettes et y récupère un protège-slip de test de liquide amniotique, qui me servira de serpillière quelques minutes plus tard ! Finalement je prends mon téléphone et m’assois dans la baignoire. Je sais pertinemment ce qu’il se passe, mais j’appelle tout de même la maternité. « Prenez une douche, terminez tranquillement votre valise et on vous attend. »

Nous partons pour la maternité un peu avant 6 heures. Je n’ai pas l’ombre d’une contraction mais je perds de la flotte à gogo. Arrivés sur place, on nous installe dans une salle de naissance pour un monitoring, le premier toucher vaginal de toute ma grossesse et un test PCR. Verdict : col « tonique » ouvert à 1 doigt et la tête est juste derrière. Le monito indique que j’ai des contractions légères. Grâce à ça, au moins maintenant j’arrive à les identifier. L’étudiante sage-femme qui galère à capter le coeur du bébé me cause quelques sueurs froides, mais je pige rapidement comment fonctionne le truc et ce qu’il faut entendre avant de se mettre à flipper parce que rien ne s’affiche à l’écran.

La sage-femme m’explique la suite des événements : patienter ! La poche des eaux est rompue, je ne peux donc pas rentrer chez moi. C’est un chouïa trop tôt (36 SA + 2 jours) mais rien de dramatique. On prévoit des antibiotiques pour éviter les infections et on laisse évoluer durant 48 heures. Si au bout de ce laps de temps rien ne se passe, c’est le déclenchement.

Commencent donc quelques premières heures de patience. À midi on nous octroie une chambre. Je peux donc m’installer tranquillement, avec ma petite salle de bain perso. Lucien part acheter de la bonne bouffe, emmener Danette chez ses parents, accueillir son père qui doit venir faire la seconde couche de peinture dans la chambre … Bon matériellement on n’est pas tout à fait prêt : aucun meuble n’est monté et le siège auto est encore dans son emballage. Mais on a d’autres chats à fouetter pour le moment ! ^^

Deuxième monito dans l’après-midi, qui confirme que tout va bien pour … Lulu ?! Mini Lu ? Comment on pourrait l’appeler ici ce bébé ?! J’ai approximativement une contraction toutes les 10 minutes. C’est supportable et je trouve ça cool que mon corps se mette en route tout seul. J’ai bon espoir d’éviter le déclenchement !

Début de soirée, ça commence à se corser côté contractions. Troisième monito (tout va toujours bien), toucher vaginal (col dilaté à 2, je suis très déçue). On me propose un bain ou un Spasfon, j’opte pour le Spasfon (totalement useless). Quelques heures plus tard, dans la nuit, je me retrouve dans le bain. C’est sympa et ça sent bon mais c’est aucunement efficace contre les douleurs des contractions. Ça fait bientôt 24 heures que j’ai perdu les eaux et j’abdique : je demande la péridurale. Respectant mon désir de retarder au maximum cette anesthésie, la sage-femme me propose du NUBAIN (un antalgique puissant dont l’action est semblable à celle de la morphine). Argument qui achève de me convaincre : ça endort un peu. Effectivement je suis complètement stone, mais je sors de mon sommeil toutes les 10 minutes pour me tordre et gémir de douleur dans mon lit.


Vendredi 7 mai 2021. 7 heures du matin. Énième monito (je m’y rends en m’arrêtant toutes les trois minutes dans le couloir tellement les contractions sont douloureuses), col dilaté à 3 (je suis dépitée) et … pose de la péridurale ! Quelques minutes après, ma vie change ! Je fais des siestes intermittentes quasiment jusqu’à 14 heures. Le comble : mon col se dilate tout seul tellement mon corps est détendu (zéro douleur, zéro contraction). Moi qui souhaitais prendre la péridurale le plus tard possible de peur que ça ne ralentisse le travail, je me suis sentie bien con ! ^^ Et respect éternel à toutes les femmes qui accouchent sans !

Dans l’après-midi, la sage-femme de ce jour m’explique que l’on va diminuer l’anesthésie avant de s’installer pour l’accouchement, afin de retrouver quelques contractions. Elles reviennent vite et je me retrouve à douiller ma race à nouveau. C’est là que les choses se compliquent : malgré des poussées à priori correctes (je donne tout et je ne ressemble à rien ; j’accouche quoi), mon bébé refuse de descendre. Un médecin avec des énormes spatules se pointe ; Lucien me racontera plus tard à quel point c’était flippant de le voir s’y reprendre plusieurs fois avec ces ustensiles (« le mec était en position de squats et on aurait dit qu’il faisait du ski nautique ; j’ai cru qu’il allait démembrer Mini Lu »). Moi je ferme les yeux, au max de ma douleur. Trois essais plus tard, au vu de la réaction du cœur du bébé durant les contractions (ça monte beaucoup trop haut et ça descend beaucoup trop bas), la décision est prise : césarienne en urgence.

Branle-bas de combat, je pars au bloc tandis que Lucien reste en salle de naissance. Ça doit aller tellement vite que, alors que le chirurgien incise, l’anesthésie n’est pas au max et je sens les différents coups de scalpel au bas de mon ventre. L’infirmier m’explique : « C’est comme chez le dentiste, on sent ce qui se passe mais on a pas mal. » Ouai super mon gars. Je lance quelques remarques pas très cool. J’ai mal, j’ai peur, on me secoue l’intérieur de partout et je crains une chose : qu’on me sorte un bébé bleu qui ne respire pas. Je suis toute seule avec mon champ opératoire quasiment sur le nez, Lucien n’est pas là pas alors que j’ai cru comprendre qu’il me rejoindrait. J’ai l’impression que ça dure une éternité.

Heureusement, mon fils a l’idée magique de crier une fois qu’il est sorti de mon ventre. Il est 18 heures 07. Premier soulagement. Quelques secondes après la sage-femme me le colle littéralement contre la joue. Ma première pensée : il ressemble de ouf aux images des échographies ! C’est bien lui, je le reconnais. Je lui promets que la vie sera plus douce à partir de maintenant. Puis il est embarqué rapidement pour voir la pédiatre. Lucien le découvre à ce moment et heureusement tous les examens seront bons. De mon côté, je retrouve ma bonne humeur. J’apprends que l’interne présent est tombé dans les pommes (je n’ose imaginer le spectacle que ça devait être) et je demande au mec qui me recoud pourquoi mon bébé ne voulait pas sortir. D’après ce que je comprends, il avait la tête tournée dans le mauvais sens et surtout un tour de cordon autour du cou. J’aurais pu pousser tant que je le voulais, il était coincé. Mine de rien, cette info me fait beaucoup de bien. Elle me déculpabilise, moi qui imaginais déjà que j’avais mal poussé ou je ne sais quoi dans ce style.

Quand c’est à mon tour de sortir du bloc pour retrouver ma nouvelle famille – tout frigorifiée avec cette fois-ci l’anesthésie au max de sa puissance, impossible de ressentir mes jambes – je verse encore quelques larmes de soulagement. Notre fils est tout abimé au niveau de la tête (hématomes et traces de sang), mais il va bien. C’est un put*** de warrior ! On le dépose sur moi en peau à peau et à partir de ce moment tout redevient plus calme, plus doux. C’est mon bébé, notre bébé. Il est parfait, encore mieux que tout ce que je pouvais imaginer. Je suis pleine de reconnaissance envers le personnel médical croisé jusqu’à maintenant, tous sympas et bienveillants. J’observe Lucien mettre ses premiers vêtements à Mini Lu et nous retournons dans notre chambre dans la soirée. C’est une toute nouvelle vie qui commence. ❤

J moins 30 jours (36 SA et des patates) !

Un mois, c’est le temps qu’il nous reste avec la fameuse « date prévue d’accouchement » (DPA). Côté matériel, on est quasiment prêt. On est toujours entre deux appartements, mais au moins on a quelque chose qui ressemble à une chambre de bébé là où l’on vit ! J’ai calé tous mes derniers rendez-vous indispensables : psychiatre, ostéopathie aquatique (ça a l’air ouf, j’ai hâte), atelier de portage, directrice de la crèche, consultation du 9ème mois, anesthésiste, Rehaucils® (^^), coiffeur et massage (« indispensables » on a dit ahah). Très pratique le congé maternité pour profiter de son temps libre avant l’accouchement !

Côté émotionnel, je suis partagée entre deux sentiments : l’envie de voir mon bébé, le toucher, le sentir et voir naître cette nouvelle famille que l’on va former avec Lucien. Et l’envie de le garder juste pour moi, dans mon ventre, à vivre ces moments « internes » que nous seuls pouvons partager. D’ailleurs je n’aurais jamais pensé écrire un truc pareil, mais je crois bien que ce gros ventre va me manquer. En tout cas il va me falloir un temps de réadaptation, c’est sûr. Le truc fait quasi un mètre de circonférence ^^ mais je m’y suis plutôt bien habituée. Il ne m’empêche pas de marcher ni de continuer le yoga. Plus 12 kilos au compteur. On est bien !

J’appréhende un peu le moment de l’accouchement, d’autant plus que je n’ai toujours pas vécu la moindre contraction. C’est donc l’inconnu total. J’ai l’impression que je ne vais jamais accoucher avant la DPA : je suis super active et personne n’a l’air motivé à quitter mon utérus ! J’angoisse moins sur le post-partum : j’ai tellement lu et surtout écouté des podcasts sur le sujet … Je crois que je suis théoriquement informée du pire comme du meilleur !

Tout ça, c’est une partie de ce que j’avais prévu de poster ce 8 mai … Mais la vie en a décidé autrement ! Notre fils nous a rejoint un peu plus d’un mois avant la DPA. Je vous raconte ça dans un prochain article à l’occaz ? 🙂

S’imaginer que tout est possible …

Je regarde de plus en plus les fratries. Je n’avais jamais osé y songer avant, tellement « juste » un bébé était une mission impossible corsée. Mais aujourd’hui les paramètres ont changé : tout va bien. Mes derniers mois de grossesse sont à mes yeux beaucoup plus simples que les premiers et je me mets à rêver que la suite pourrait être aussi fluide et heureuse. Nous avons 7 blastos (!!!) – de toute aussi bonne qualité que le premier – qui patientent sagement à REPROFIT. Le reprise de la PMA serait light par rapport à tout ce que nous avons déjà traversé. Je sais qu’il est bien trop tôt pour réellement envisager tout ça, mais j’y pense malgré moi quand je croise des familles avec plusieurs enfants faire du vélo en forêt.

D’autant que, sur le plan pratique, tout se goupille parfaitement. Nous avons obtenu une place en crèche pour 5 jours par semaine dès le mois de septembre. On n’en demandait pas tant, puisque je n’envisageais pas de retourner travailler avant 2022. Et puis je trouve que ça fait beaucoup trop tôt, sachant que je suis censée « pondre » début juin. On est là encore sur des très gros problèmes de riches ahah ! Autre point pratique mais surtout qui remplit mon coeur de joie : mes parents ont trouvé un appartement dans ma ville. Je me réjouis de les avoir plus près de moi – et de leur petit-fils – d’ici quelques mois.

Quand j’ai parlé à Lucien de cet hypothétique avenir parfait, la première chose qu’il m’a dite c’est : « Mais on a que deux chambres. » Ce détail ne m’avait même pas effleuré l’esprit. Incroyable cette différence de fonctionnement de nos deux cerveaux ! ^^

Bon, on reparle de tout ça dans quelques semaines / mois quand je serai au bout du rouleau et en pleine dépression post-partum ? ^^ Suis très optimiste mais pas complètement naïve tout de même.

Ps : merci à toutes pour vos retours sur le projet de naissance. Je n’ai pas pris le temps d’y répondre, mais j’ai bien tout lu et cela m’a aidé à rédiger notre petit projet à nous.

Projet de naissance ?

Les premières fois que j’ai entendu ce terme, j’ai songé : « Oula moi je veux juste qu’on sorte mon bébé en bonne santé, ça s’arrête là mon projet. » J’avais l’image de la chieuse qui débarque en brandissant son papier en mode : « Je veux ça, ça et ça. Mais surtout pas ça ! » Les semaines et les mois ont passé. La date d’accouchement approche tranquillement. Forcément ma mentalité n’est plus la même qu’au début de cette grossesse … Alors la question se pose à nouveau.

La maternité dans laquelle je suis inscrite est « reconnue pour la qualité de l’accompagnement des projets de naissance personnalisés notamment quand un accouchement peu médicalisé est souhaité par les parturientes » avec notamment le « respect de vos choix et positions d’accouchement et de votre projet de naissance ». A priori ils sont donc habitués aux chieuses ! ^^

J’ai bien conscience du gouffre qu’il peut y avoir entre mes désirs et la réalité du jour J (cf. les années et échecs en PMA qui ont bien ancré l’idée que rien ne se passe jamais comme prévu). Mais, après un parcours très médicalisé, j’ai envie de quelque chose de plus naturel.

Je m’adresse donc à toutes les PMettes devenues mères : comment avez-vous abordé l’accouchement ? Projet de naissance ou pas ? Classique ou physiologique ? N’hésitez pas à partager vos expériences, ici ou plus intimement sur lucienne.leblog@gmail.com ! 🙂

32 SA : l’échographie du 3ème trimestre

Il y a eu la première échographie officielle, la seconde avec le gros con et puis la troisième ce matin.

C’était aussi la dernière fois que je voyais cette gynéco qui me suit depuis le tout début. Petit pincement au coeur à la fin du rendez-vous. Cette femme m’a accompagnée depuis octobre 2020 dans cette aventure de la grossesse. Pour elle je suis une patiente parmi d’autres, mais pour moi elle a été un pilier important. Sa douceur m’a rassurée, et chaque mois elle m’a annoncé des bonnes nouvelles : « Tout va bien, tout est normal. » Je ne suis toujours pas habituée à être du bon côté des statistiques, celui où tout se passe normalement bien. Mais à chaque fois je mesure ma chance.

Je me suis rendue à l’échographie avec Lucien et plutôt sereine (merci les coups de petits pieds tout au long du trajet en voiture). Nous en sommes ressortis une heure plus tard, encore plus détendus. Tout est normal, tout va bien, tous les voyants sont au vert, tout est parfait. Sentiment de gratitude indescriptible.

Next step : la maternité. Je n’y suis pas allée depuis le rendez-vous d’inscription. De nouvelles têtes, une autre façon de fonctionner, des repères à retrouver … Et dans deux mois, le début d’une nouvelle vie. Je suis bien obligée d’admettre que le temps passe vite (même si je partageais moyennement cet avis quand je passais mon temps la tête au-dessus des WC).

Une grosse pensée pour celles qui attendent et celles qui sont sorties de PMA sans bébé … Je réalise que faire partie de cette team de galériennes durant plusieurs années m’a transformée en profondeur et sur de nombreux plans. La Lucienne des premiers « essais bébé » – qui n’existait d’ailleurs même pas à l’époque – n’a plus rien à voir avec celle d’aujourd’hui. Et j’ai hâte de découvrir comment elle évoluera encore en tant que « Maman ». 🙂

Mon ex voisine de parking … Le retour !

[Spoiler alert : overdose de Bisounours good vibes ici.]

Vous souvenez-vous de ça ? Depuis je sais qu’elle a accouché de leur troisième enfant, mais je n’ai jamais eu l’occasion de la recroiser ou la saluer.

Et puis hier dans ma boite aux lettres, il y avait ceci :

Je trouve ça tellement gentil !

Tu donnes, tu reçois.

J’aime bien cette idée un peu karmique. Toute simple, basique et qui se révèle très souvent vraie.

Il y a deux ans, j’ai donné ma moelle osseuse. Pas de façon anonyme, puisque j’ai fait ce don pour mon père. C’était une période de gros chamboulements émotionnels. J’ai supprimé tout mon précédent blog, alors impossible de remettre des mots précis sur ces moments. Je me souviens de l’arrêt homemade des antidépresseurs (fausse bonne idée), du stage de jeûne (fausse bonne idée again) écourté précipitamment (vraie bonne idée), et puis pile à ce moment l’appel de l’hôpital Saint-Louis. L’hésitation de mon père : était-il prêt à remettre ça si soudainement et à peine quelques mois après l’échec de la première greffe ? Le traitement pour moi, digne d’une FIV. L’incertitude puis les bonnes nouvelles au fur et à mesure des jours et des semaines qui ont suivis.

Deux ans plus tard, mon père est vivant grâce à ma moelle osseuse. Deux ans plus tard, je suis enceinte grâce à une jeune femme de 25 ans qui a donné ses ovocytes. Contre rémunération, certes. Mais elle a donné. J’aurais tant à lui dire ou lui écrire … À commencer par un grand merci, évidemment.

Dans quelques jours j’entame mon huitième mois de grossesse, et on dirait que j’ai mangé un Bisounours doublé d’un bouddha. 🙂

Ma meilleure vie !

31 SA. J’échange toujours régulièrement avec ma remplaçante du taff (elle est vraiment cool et elle percute bien donc ce n’est pas contraignant), mais mis à part ça je profite à fond de mon arrêt de travail. Mes journées sont tellement pépères : réveil à l’heure que je veux, petit café tranquille (booooouuuuh elle boit du cafééééé), balade dans la forêt ou ailleurs, seule ou accompagnée de Lucien ou ma pote de grossesse (j’ai marché 150 kilomètres au moins de mars), un déjeuner léger, une sieste si besoin, préparer un minimum la future arrivée de notre bébé, un peu de yoga, un bain (sorry la planète, mais c’est mon kiff du moment), un bon dîner et au lit !

Mon seul désagrément, c’est mon système digestif un peu sensible : si je mange trop, il me le fait payer le lendemain. Call me Queen Vomi : mon dernier exploit en date, c’est l’arrêt d’urgence en voiture juste à temps pour me pencher et renvoyer sur le bitume mon Schweppes Agrumes. Passé le moment de bad, je me marre en demandant à Lucien de venir me repousser sur mon siège, parce qu’avec mon bide je n’y arrive pas toute seule. Bref : c’est dérisoire.

Et – histoire de voir le positif – ça m’empêche de prendre trop de poids. Je stagne à 55 kilos, soit environ 10 de plus qu’avant la grossesse. D’un côté je suis contente puisque ça me permet de rester mobile, souple et en forme. De l’autre j’espère que tout pousse bien dans mon ventre. L’échographie du troisième trimestre dans une dizaine de jours nous le dira, mais Lucien trouve que mon bide gonfle de jour en jour donc je lui fais confiance. En tout cas ça bouge là-dedans, et je trouve ça génial (et génialement rassurant, il faut bien l’avouer).

On a participé à tous nos rendez-vous de préparation « classique » à la naissance. La grosse question : est-ce je vais avoir la motivation de me masser le périnée dans quelques semaines ? ^^ Ma sage-femme propose des consultations d’homéopathie, je vais me laisser tenter, pour la digestion et le sommeil principalement. Ma pote m’a parlé du chiropracteur aussi. De façon générale, je prends tout ce qui peut me faire du bien durant ce dernier trimestre de grossesse.

Bon la météo estivale ne va pas durer et Macron s’exprime ce soir (ça ne me dit rien qui vaille). Mais je suis en cloque et tout va bien, de quoi voulez-vous que je me plaigne ?! 🙂

Bye bye le taff !

Le 17 mars 2020, le premier confinement débutait en France. Notre FIV DO en République Tchèque était violemment stoppée alors que je venais de m’injecter une grosse dose d’ENANTONE. #ménopauseartificiellepourrien

Un an plus tard, je suis enceinte de 29 SA et ma gynécologue vient de me prescrire un arrêt de travail allant jusqu’à la date de début de mon congé maternité. Lors de ma consultation du 7ème mois, j’ai raconté mes petits malheurs : les insomnies, la fatigue et le stress du boulot. Rien de grave quoi. Je parle de mon impression de courir tout le temps partout, et ma voix se brise malgré moi lorsque je dis que « je trouve ça dommage de ne pas pouvoir profiter pleinement de ces derniers mois d’une grossesse pour laquelle j’ai quand même bien galéré ». Ma gynéco elle-même rappelle que c’est « une grossesse précieuse, avec un don d’ovocytes ». Et pouf : me voilà arrêtée pour un mois et demi. Je trouve ça tellement gentil et cool de sa part … Je la reverrai une dernière fois dans trois semaines pour l’échographie officielle du 3ème trimestre, et ensuite la maternité prendra le relai. J’espère que le feeling passera aussi bien.

Je ressors du rendez-vous abasourdie, contente et presque choquée, me demandant comment je vais annoncer ça au travail et comment on pourra s’arranger. D’office des copines me disent : « On s’en fout du taff, c’est toi d’abord. » Et c’est exactement ce que j’aurais dit à quiconque dans ma situation. Mais je culpabilise de planter ainsi mes collègues et ma remplaçante, qui est encore loin d’être au point sur mon poste. Me voilà donc là, posée sur mon canapé, à tenter d’intégrer le fait que je n’aurai plus à travailler durant plusieurs mois. Du jamais-vu dans ma vie !

Dans l’après-midi je téléphone à ma boss. C’est officiellement notre dernière conversation, puisque la DRH est très à cheval sur le fait qu’on ne doit pas travailler durant un arrêt maladie. Je rassure ma remplaçante en lui disant que je ne la laisserai pas totalement tomber du jour au lendemain. Mais je sens déjà que ma tête est ailleurs … Je ne sais pas trop où, mais définitivement plus au travail. J’ignore ce que je vais faire de ces prochaines semaines, mais savoir que je n’ai aucune obligation (à part ce fucking test de dépistage du diabète gestationnel ahah) me laisse rêveuse !

Grossesse : deux tiers du chemin !

Ça y est : le troisième trimestre a enfin débuté ! J’aimerais vous dire que ça passe vite, maaaaais … ça ne serait pas tout à fait vrai ! Il y a des jours avec et des jours sans. Dans les faits tout va bien, j’ai juste quelques classiques trucs de la grossesse, genre mal en bas du dos (depuis j’ai acheté une ceinture Physiomat ; best investment ever), des insomnies récurrentes et l’impression constante d’être une baleine. ^^ Mon « ancien » corps – avec sa force, sa souplesse et son endurance – me manque, mais on est là clairement sur des « problèmes de riches ».

Côté psychisme, là aussi c’est fluctuant. J’ignore tout des doses d’hormones durant la grossesse, mais j’imagine que l’on baigne dedans un peu comme lors d’une FIV. Je suis hyper sensible, susceptible et fragile (en tout cas je me sens ainsi). L’arrivée de ma future remplaçante au bureau a réactivé une bonne dose de stress à ce niveau. Le congé maternité (qui débute le 27 avril) me parait très loin. J’ai bien envie de me faire arrêter un peu, histoire de respirer et retrouver mon calme une petite semaine. Mais je sais déjà que je culpabiliserai de planter mes collègues … J’ai annoncé que je ne reviendrai pas en 2021 (on va tester le congé parental durant quatre mois) et c’est un big soulagement. J’ai vraiment besoin d’une pause avec ce taff où tout me sort par les yeux en ce moment.