Noël est passé. En couple, puis avec mes parents et ma soeur, et enfin avec la famille de Lucien.
J’aurais aimé vous dire que ce Noël était exceptionnel. Mon premier Noël enceinte ! J’aurais pu / dû en profiter pleinement et sereinement. En vérité il y a ce Covid-19 qui met une chape de plomb sur … tout. Mon père qui porte les stigmates des merdes de santé suite à la double greffe de moelle osseuse. Ma mère over-stressée à l’idée de devoir déménager (la maison est rachetée pour être détruite et remplacée par un complexe résidentiel). Ma soeur qui vient de se séparer, habite loin (c’est son choix) et est triste de nous voir si peu. Et il y a moi, qui angoisse silencieusement sur ma grossesse en craignant toujours que ce bonheur prenne fin un matin sans prévenir.
Nous ne nous étions pas vus depuis plus de trois mois. Une éternité comparée à notre rythme d’avant le confinement (de mars). C’était une bonne journée, malgré les larmes de ma soeur lorsque Lucien et moi sommes rentrés chez nous. En temps normal, j’aurais craqué aussi. Mais je n’ai pas pleuré depuis mille ans. En tout cas pas depuis la RT (au moins). Lucien a été plus émotif que moi lors du premier taux, de la nuit à Poissy ou encore quand on a découvert le sexe de notre futur enfant. De mon côté il y a un certain recul, presque comme un détachement. Je ne me réjouis pas à fond, mais du coup je ne m’effondre pas non plus. Je suis encore sous ZOLOFT 50 mg par jour, avec un suivi par le psychiatre une fois tous les deux mois. Peut-être est-il temps d’arrêter complètement cet antidépresseur ? Je n’arrive pas à savoir si cette gélule est responsable de cette relative froideur que je ressens au quotidien … J’ai vécu toute ma « vie émotionnelle » en montagnes russes avant de sombrer totalement après deux ans de PMA et de commencer le ZOLOFT (qui m’a littéralement sauvé la vie). Je sais que le post-partum sera un moment sensible … Mais d’ici là, est-ce que ça vaut vraiment le coup de continuer ? Peut-être que ça garde sous contrôle mes angoisses et que, sans ça, je serais H24 en panique ? Impossible de savoir.
Lucien et moi sommes officiellement propriétaires depuis quelques jours. Je me sens un peu dépassée par les travaux à faire, le déménagement à venir et l’appartement actuel à vendre avant fin 2021. J’ai peur que tout cela traine en longueur si je ne prends pas les choses en main. Lucien est tellement à fond dans son taf … Autant je prends le télétravail très à la cool, autant lui ne décolle pas de son écran entre 9 et 19 heures. Du coup j’ai l’impression que rien n’avance et ça a tendance à me rendre folle.
La liste de décisions futures me stresse aussi : crèche ou assistante maternelle ? Comment trouver quelqu’un de confiance ? Reprendre le boulot ou prendre un congé parental ? Aurai-je envie de laisser mon bébé de 4 ou 5 mois ? Quid des finances ? Autant de questions que j’aimerais ne pas avoir à me poser, mais Lucien ne l’entend pas de cette oreille. On vient d’acheter un appartement, il y a un crédit à rembourser …
Bref. Je suis loin d’être au top de la sérénité, même si objectivement et globalement tout va plutôt bien. J’en ai bien conscience et je ne me plains pas. Mais ces différents sujets trottent régulièrement dans ma tête … Je me poserais presque la question d’un suivi psychologique, histoire de parler de tout ça, voir si ça me détend un peu la nouille.
Ps : vous voulez rire ? J’ai fait relire tout ça à Lucien, comme souvent. Ça a ouvert la discussion et … j’ai pleuré ! ^^ Rebelote hier matin, quand j’ai reçu le cadeau d’anniversaire que m’a fait ma soeur. Ma sensibilité n’est peut-être pas si loin finalement !