Quelqu’un a commenté un jour ici : « Pour être franche, tu t’es lancée dans l’aventure compliquée de la maternité avec déjà un max de bagages, essaie de t’occuper de toi et d’être enfin apaisée, tu ne pourras pas faire de plus beau cadeau à ton enfant. » Ça m’a mis une petite claque, mais j’ai trouvé ça globalement bienveillant et surtout … très vrai ! Cette histoire de bagages est restée dans ma mémoire et j’y repense régulièrement. C’est en partie à cause de ça que j’écrivais il n’y a pas si longtemps : « La PMA est derrière nous et nous n’y retournerons sans doute pas, malgré nos 7 embryons restants. Notre équilibre familial est encore à trouver et j’ai envie de profiter : de mon bébé, de mon mec, de mes proches et de mes passions. Peut-être que dans quelques années je serai prise de je ne sais quelle folie de recommencer, mais pour le moment c’est un grand NON. »
Ces « bagages » sont toujours avec moi et ils ne me quitteront sans doute jamais. La stabilité de mon moral laisse parfois à désirer et je suis hypersensible. Mais ça ne fait pas de moi une mère défaillante. Mini Lu aura 1 an dans quelques jours et je l’ai toujours gardé au-dessus de tout ça. Ce bébé est la priorité number one de ma vie, il passe avant tout. Et si parfois je me suis oubliée ou négligée, je n’ai jamais hésité à demander de l’aide. À Lucien, à nos famille respectives et surtout à mon petit réseau de professionnels de santé.
Alors s’il y a quelque chose à retenir de cette année qui vient de s’écouler, c’est que « tout passe » et tout évolue. Il n’y a qu’à relire ce que j’ai écrit ici à 7 mois post-partum … Ce bad mood est totalement derrière mois. Je l’avais d’ailleurs littéralement oublié ! Parce que ça y est, la tornade est passée et l’équilibre revient doucement. Ce n’est évidemment pas le monde des Bisounours, mais je suis heureuse dans ma vie.
Sauf que … mon coeur n’a jamais réellement tiré un trait sur cette histoire de fratrie. Celui de Lucien non plus je crois, mais il craint de ne pas avoir l’énergie nécessaire. Moi j’ai peur de l’état de mon corps après une seconde grossesse … Lui pense aux aspects logistiques quand moi je nous imagine, béate, vivre à quatre (ou plus). Alors je lui ai présenté ce rendez-vous chez Madame-Hope en mode : « Ça n’engage à rien, d’ailleurs je ne sais pas si j’aurai le courage de refaire une hystérosalpingographie ! » [Je connais Madame-Hope, je sais qu’elle ne laissera rien au hasard.] Lucien m’a répondu que l’on était pas obligé de faire le suivi avec elle. J’ai souri intérieurement, parce qu’avec cette réponse il validait sans s’en rendre compte le fait de « reprendre les hostilités ». [Mais évidemment ce sera Madame-Hope ou personne. Mon corps, mon choix.]
Deux mois pour avoir un premier rendez-vous, trois mois pour faire tous les examens nécessaires, sans doute trois mois de ménopause artificielle et l’été au beau milieu de tout ça … Ce n’est pas demain que l’on prendra nos billets pour la République Tchèque. Mais depuis quelques temps je ne donne plus les vêtements de Mini Lu devenus trop petits. Parce qu’ils pourraient peut-être servir à nouveau …