Control freak !

(Anglicisme) Personne qui veut tout diriger d’une façon précise.

Je n’ai pas tout de suite compris que j’étais en train de virer control freak. Enfin je l’ai toujours été, mais pas à ce point. Avec la maternité et toutes les nouvelles « fonctionnalités » associées, ça a pris des proportions hallucinantes. C’est en écoutant un podcast et en tombant sur plusieurs publications sur Instagram que j’ai compris. L’appartement toujours rangé et propre. Des repas bio et homemade pour Mini Lu. Être apprêtée quotidiennement et gaulée comme si j’avais toujours 20 ans. De bonne humeur, sociable, souriante, ponctuelle, efficace, disponible … J’aimerais dire que je grossis un peu le trait, mais même pas. Mini Lu toujours bien habillé. Passer du temps de qualité avec lui et lui faire prendre l’air tous les jours. Etc. La liste est infinie, et il est impossible de cocher toutes les cases sans s’épuiser. Si l’on ajoute à ça les nuits hachées, l’allaitement et la bronchiolite (petit bonus dont on se serait bien passé), c’est l’autoroute directe vers le burnout parental. J’en ai conscience, et pourtant je n’arrive à lâcher prise sur rien.

Ma reprise du travail est prévue pour fin février 2022. Cette fois-ci c’est définitif : j’aurai épuisé l’allocation mensuelle de 397€ de la CAF (dispo pendant six mois) (jusqu’à il y a une semaine je pensais naïvement pouvoir en bénéficier pendant trois ans) et financièrement on ne peut pas se permettre de continuer sans mon salaire. Mais c’est finalement un soulagement : s’occuper toute la journée d’un bébé, c’est largement plus fatiguant qu’un travail dans un bureau ! J’en ai discuté avec ma collègue – quel bonheur d’ailleurs de retrouver un semblant de vie sociale, ne serait-ce que par téléphone ! – qui partage pleinement cette impression. Le plan est le suivant (control freak jusqu’au bout) : ce sera à Lucien de gérer le matin (je décollerai de la maison à 7 heures) et moi le soir. Ce nouveau rythme devrait me permettre de souffler un peu, à condition évidemment que j’arrive à lâcher ce besoin de contrôle et de perfection sur tout …

Le psychiatre m’a autorisé à progressivement arrêter mon antidépresseur. J’en suis à une gélule tous les deux jours. Il a préconisé cela en prévision du retour au taff, moment où il sera peut-être nécessaire de remettre un petit coup de boost … Ça me rassure de savoir que je pourrai compter sur ça au cas où. Même si ma vie n’a plus rien à voir avec la période où la dépression m’est tombée dessus, je sais que la fatigue peut me rendre hautement vulnérable. Et cette fatigue risque de ne pas me lâcher avant quelques années ! ^^

Journal de bord post-partum (6 mois)

J’ai l’impression que mon dernier article date d’il y a 1000 ans. Mais non, juste un mois. Un mois que Mini Lu va à la crèche trois jours par semaine. Un mois que je retrouve du temps. Pas forcément du temps « pour moi » – j’étais bien naïve d’y croire … – mais du temps seule. Et c’est déjà un gros changement ! L’adaptation s’est très bien passée, du côté de Mini Lu comme du mien. Il ne dort pas beaucoup là-bas mais c’est a priori le seul bémol. Ah non : il y a les maladies infantiles ! Le premier rhume (avec le spectre de la bronchiolite) et aussi la gastro. Pas pour Mini Lu qui a été vacciné, mais Lucien et moi y avons eu droit. Assez folklo ces journées avec parents HS et bébé en pleine forme … Deuxième mois de crèche et deuxième grosse crève pour Mini Lu. On repart pour 15 jours d’enfer : nuits sans sommeil, batailles au sérum physiologique, pleurs à longueur de journée, vomis de glaires, angoisses diverses … et j’en passe !

À côté de ça, c’est fascinant de voir Mini Lu grandir et changer chaque jour … Il y a quelques temps il s’est retourné du dos au ventre pour la première fois ! Il communique et sourit à tout va. Bref : c’est normal mais c’est fou !

Nous avons commencé la diversification alimentaire : je fais des purées et des compotes moi-même (quand on connait mon level en cuisine, ça tient du miracle). Mon petit morfale apprécie visiblement ! Nous fêtons aussi nos six mois d’allaitement. J’ai donné ma boite de lait infantile 1er âge, jamais ouverte mais achetée « au cas où je me fasse renverser par un camion ». Je ne sais pas jusqu’où on ira … Ça me semble déjà énorme et génial – je suis fière de mon petit gabarit capable de si bien nourrir mon bébé – mais pour autant je n’ai pas (encore) envie d’arrêter.