Journal de bord post-partum (4 mois)

J’avais écrit ce qui suit dans un moment un peu down de fatigue. Je le laisse, même s’il ne correspond plus vraiment à mon mood actuel.

Mardi 24 août. Trois mois et 1/2 que je suis une mère. Ça me semble très peu et à la fois toute une vie. J’ai découvert la fatigue physique, mais surtout psychique. Pas celle de la dépression, pas vraiment. Celle où tu te sens vidée de toute ton énergie alors que tu n’as rien fait d’autre que de t’occuper de ton bébé toute la journée. Vide et à la fois en manque de quelque chose, d’une vie un peu plus « normale ». J’allais écrire « comme avant » mais ce n’est pas ça. Mon équilibre est toujours fragile. Les troubles du comportement alimentaire toujours là, prêts à jaillir à la moindre faiblesse. Mon psychiatre rentre de vacances fin août, il faut que je reprenne rendez-vous. J’ai toujours mon Zoloft quotidien. Je pense qu’on va le garder encore un moment … J’ai compris l’importance de prendre des moments pour soi quand on est une jeune maman. Une journée sans et c’est le craquage assuré dans la soirée. Même si on a le bébé le plus adorable du monde, qu’il dort durant les 5 heures de voiture, ne râle pas quand on dîne au resto, kiffe la randonnée en sling, fait du bateau comme s’il avait été marin dans une autre vie, etc. Avant je me rêvais mère au foyer. En réalité j’ai besoin d’autres choses. D’être une femme, une soeur, une sportive, une amie, une collègue. D’avoir mon indépendance financière aussi. Pour être la meilleure maman pour Mini Lu, j’ai besoin de moments sans lui. Écrire ces mots me culpabilise alors que je sais pertinemment que c’est normal. C’est sain même, pour lui comme pour moi. J’appréhende l’entrée en crèche début octobre, tout en sachant que ces trois petites journées hebdomadaires sans lui me permettront de me blinder préparer doucement au retour de la vie « active ». En parallèle il y a la culpabilité constante de me dire que je ne profite peut-être pas assez de tous ces moments qui passent trop vite et ne reviendront jamais. Bref.


Demain c’est le 8 septembre. Le jour où Mini Lu a été créé. J’avais décidé d’écrire un article par jour à cette époque. C’est fou tout ce que j’ai oublié. Je relis certains passage en pensant : « Ah oui c’est vrai, il y a eu ça. » Je vais d’ailleurs revoir l’une des nanas du stage de yoga dans quelques jours … C’est surréaliste de réaliser que je l’ai rencontrée – par le plus grand des hasards – juste avant la RT et que je la retrouve 1 an plus tard avec mon Mini Lu dans les bras.

J’ai l’habitude de dire que, pour nous, la roue a tourné à partir de ce voyage en République Tchèque. Même si on a eu quelques frayeurs, même si j’ai passé 3 mois la tête dans les WC, même si l’accouchement a été sport, même s’il y a eu ce début de vie un peu mouvementé … Putain qu’est-ce qu’on est heureux et chanceux depuis un an !

7 réflexions sur “Journal de bord post-partum (4 mois)

  1. Il y a une baisse hormonale à 3 mois… ce sont des moments difficiles pour lesquels on n’est pas du tout préparée… la culpabilité je l’ai vécu aussi et c’est dur de le ressentir après les années de galère. Mais ça passe ! La preuve, tu as déjà rebondi ! La fatigue, elle passe aussi. Enfin pas les nuits où bébéchou se réveille de 3h à 5h du mat quand tu te lèves à 6h… ! Tout ça est tellement merveille à vivre. Plein de bises !! 😘

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  2. J’ignorais l’histoire de la baisse hormonale à 3 mois (ça éclaire pas mal mon expérience du coup…). L’important c’est que ça ne s’installe pas durablement les moments de down.
    Être mère au foyer, ce n’est pas fait pour tout le monde, c’est sûr. Moi je le suis et quand je trouve un contrat de quelques mois, j’y vais toujours sans aucun remords pendant (avant par contre, vas-y la dose de culpabilité que je m’inflige, alors qu’en plus c’est papa ou mamie qui devient « au foyer » pendant ce temps.). Mais j’ai un LAEP de folie dans mon village et je suis parent d’élève déléguée depuis un an, j’ai à nouveau une vie sociale quotidienne où je discute avec d’autres adultes. C’est important même pour les ours comme moi 😅.

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  3. Ils sont tt a fait normaux et sains ces moments on reste des êtres humains on est pas des machines, même si je pense secrètement que les mamans ont des pouvoirs car il y a certains jours je sais pas comment on fait ! Oui on est portes par m amour et on sait la chance qu on a et ça aide beaucoup au final a relativiser tout le reste. Enjoy et prenez soin de vous ….

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  4. On est mère comme on le peut, et tant que l’on fait de son mieux avec tout son coeur, on est la meilleure mère pour son enfant. Pour moi, être mère c’est une affaire d’équilibre et de « contrat » mère enfant. J’ai été une mère différente avec chacun de mes gosses, parce qu’ils avaient tous des besoins différents et qu’à telle époque de ma vie, j’étais en mesure de donner telle ou telle quantité de moi-même. La meilleur mère du monde à mon avis c’est celle qui s’épanouit dans ce qu’elle fait et ce qu’elle est, et qui est « au carré » avec ce qu’elle fait : les enfants nous ressentent +++, c’est notre malaise qui les angoisse (enfin c’est mon avis hein !) . Donc pour moi, le mieux c’est d’être bien dans sa peau de maman, que ton enfant te sente heureuse quand tu t’occupes de lui, que ce soit à plein temps ou en dehors de heures de taff. Pas de culpabilité je crois sincèrement que c’est la clé. Ici tu vois, j’ai continué de travailler pour Elyah, il était ravi d’aller à la crèche, n’a jamais pleuré une seule fois, c’était un bébé curieux qui avait besoin de découvrir. J’ai beaucoup donné pour Solal et Nils qui ont été allaités jusqu’à quasi 3 ans et que j’ai dorloté un max, je ne regrette rien. Là je suis enceinte par surprise d’un 4ème, alors que j’étais déjà passée à autre chose mentalement, je ne m’imagine pas allaiter au long cours, ou retarder trop ma reprise du travail, et ça sera très bien aussi ! bref ma devise : être bien dans sa tête, au carré avec ce que l’on fait, pas de culpabilité, du plaisir à être mère de la façon qu’on l’a choisi et tout roulera !

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  5. Je me revois épuisée dans les débuts avec Poucinette, c’est loin d’être idyllique et je crois que dans mon cas, j’ai tellement imaginé ce tableau parfait d’un bébé au sein de notre foyer, que je n’ai pas voulu entrevoir les à côtés tout à fait normaux et logiques. Finalement, quand ma fille est allée à la crèche, j’ai eu le sentiment de revivre en tant que femme, que les différentes parties de moi commençaient enfin à se faire une place équilibrée et épanouissante. La culpabilité s’envole assez vite, quand on se sent bien dans sa peau, et du coup c’est tout bénèf pour bébé qui le ressent. En plus, petit bout a aussi ses moments rien qu’à lui où il s’ouvre au monde et découvre des copains, et ça se ressent aussi ! Alors du coup, vraiment déculpabilise-toi, travaille à ton bonheur qui aura des répercussions sur ta petite famille 🙂 La bise

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    • Oh ça me rassure ce que tu écris là. Mini Lu fait son adaptation à la crèche la semaine prochaine et je suis tellement ambivalente, partagée entre soulagement et (grosse) culpabilité !

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