Ma meilleure vie !

31 SA. J’échange toujours régulièrement avec ma remplaçante du taff (elle est vraiment cool et elle percute bien donc ce n’est pas contraignant), mais mis à part ça je profite à fond de mon arrêt de travail. Mes journées sont tellement pépères : réveil à l’heure que je veux, petit café tranquille (booooouuuuh elle boit du cafééééé), balade dans la forêt ou ailleurs, seule ou accompagnée de Lucien ou ma pote de grossesse (j’ai marché 150 kilomètres au moins de mars), un déjeuner léger, une sieste si besoin, préparer un minimum la future arrivée de notre bébé, un peu de yoga, un bain (sorry la planète, mais c’est mon kiff du moment), un bon dîner et au lit !

Mon seul désagrément, c’est mon système digestif un peu sensible : si je mange trop, il me le fait payer le lendemain. Call me Queen Vomi : mon dernier exploit en date, c’est l’arrêt d’urgence en voiture juste à temps pour me pencher et renvoyer sur le bitume mon Schweppes Agrumes. Passé le moment de bad, je me marre en demandant à Lucien de venir me repousser sur mon siège, parce qu’avec mon bide je n’y arrive pas toute seule. Bref : c’est dérisoire.

Et – histoire de voir le positif – ça m’empêche de prendre trop de poids. Je stagne à 55 kilos, soit environ 10 de plus qu’avant la grossesse. D’un côté je suis contente puisque ça me permet de rester mobile, souple et en forme. De l’autre j’espère que tout pousse bien dans mon ventre. L’échographie du troisième trimestre dans une dizaine de jours nous le dira, mais Lucien trouve que mon bide gonfle de jour en jour donc je lui fais confiance. En tout cas ça bouge là-dedans, et je trouve ça génial (et génialement rassurant, il faut bien l’avouer).

On a participé à tous nos rendez-vous de préparation « classique » à la naissance. La grosse question : est-ce je vais avoir la motivation de me masser le périnée dans quelques semaines ? ^^ Ma sage-femme propose des consultations d’homéopathie, je vais me laisser tenter, pour la digestion et le sommeil principalement. Ma pote m’a parlé du chiropracteur aussi. De façon générale, je prends tout ce qui peut me faire du bien durant ce dernier trimestre de grossesse.

Bon la météo estivale ne va pas durer et Macron s’exprime ce soir (ça ne me dit rien qui vaille). Mais je suis en cloque et tout va bien, de quoi voulez-vous que je me plaigne ?! 🙂

Bye bye le taff !

Le 17 mars 2020, le premier confinement débutait en France. Notre FIV DO en République Tchèque était violemment stoppée alors que je venais de m’injecter une grosse dose d’ENANTONE. #ménopauseartificiellepourrien

Un an plus tard, je suis enceinte de 29 SA et ma gynécologue vient de me prescrire un arrêt de travail allant jusqu’à la date de début de mon congé maternité. Lors de ma consultation du 7ème mois, j’ai raconté mes petits malheurs : les insomnies, la fatigue et le stress du boulot. Rien de grave quoi. Je parle de mon impression de courir tout le temps partout, et ma voix se brise malgré moi lorsque je dis que « je trouve ça dommage de ne pas pouvoir profiter pleinement de ces derniers mois d’une grossesse pour laquelle j’ai quand même bien galéré ». Ma gynéco elle-même rappelle que c’est « une grossesse précieuse, avec un don d’ovocytes ». Et pouf : me voilà arrêtée pour un mois et demi. Je trouve ça tellement gentil et cool de sa part … Je la reverrai une dernière fois dans trois semaines pour l’échographie officielle du 3ème trimestre, et ensuite la maternité prendra le relai. J’espère que le feeling passera aussi bien.

Je ressors du rendez-vous abasourdie, contente et presque choquée, me demandant comment je vais annoncer ça au travail et comment on pourra s’arranger. D’office des copines me disent : « On s’en fout du taff, c’est toi d’abord. » Et c’est exactement ce que j’aurais dit à quiconque dans ma situation. Mais je culpabilise de planter ainsi mes collègues et ma remplaçante, qui est encore loin d’être au point sur mon poste. Me voilà donc là, posée sur mon canapé, à tenter d’intégrer le fait que je n’aurai plus à travailler durant plusieurs mois. Du jamais-vu dans ma vie !

Dans l’après-midi je téléphone à ma boss. C’est officiellement notre dernière conversation, puisque la DRH est très à cheval sur le fait qu’on ne doit pas travailler durant un arrêt maladie. Je rassure ma remplaçante en lui disant que je ne la laisserai pas totalement tomber du jour au lendemain. Mais je sens déjà que ma tête est ailleurs … Je ne sais pas trop où, mais définitivement plus au travail. J’ignore ce que je vais faire de ces prochaines semaines, mais savoir que je n’ai aucune obligation (à part ce fucking test de dépistage du diabète gestationnel ahah) me laisse rêveuse !

Grossesse : deux tiers du chemin !

Ça y est : le troisième trimestre a enfin débuté ! J’aimerais vous dire que ça passe vite, maaaaais … ça ne serait pas tout à fait vrai ! Il y a des jours avec et des jours sans. Dans les faits tout va bien, j’ai juste quelques classiques trucs de la grossesse, genre mal en bas du dos (depuis j’ai acheté une ceinture Physiomat ; best investment ever), des insomnies récurrentes et l’impression constante d’être une baleine. ^^ Mon « ancien » corps – avec sa force, sa souplesse et son endurance – me manque, mais on est là clairement sur des « problèmes de riches ».

Côté psychisme, là aussi c’est fluctuant. J’ignore tout des doses d’hormones durant la grossesse, mais j’imagine que l’on baigne dedans un peu comme lors d’une FIV. Je suis hyper sensible, susceptible et fragile (en tout cas je me sens ainsi). L’arrivée de ma future remplaçante au bureau a réactivé une bonne dose de stress à ce niveau. Le congé maternité (qui débute le 27 avril) me parait très loin. J’ai bien envie de me faire arrêter un peu, histoire de respirer et retrouver mon calme une petite semaine. Mais je sais déjà que je culpabiliserai de planter mes collègues … J’ai annoncé que je ne reviendrai pas en 2021 (on va tester le congé parental durant quatre mois) et c’est un big soulagement. J’ai vraiment besoin d’une pause avec ce taff où tout me sort par les yeux en ce moment.