La détente !

Bientôt 23 SA et – enfin ! – je m’apaise. Merci les petits « plops » réguliers au creux du ventre. Ceux du matin, alors que je suis encore toute endormie dans mon lit, sont très mignons. J’ai l’impression qu’il me dit : « C’est bon je suis là, tu peux commencer ta journée sereinement ! » Les angoisses de morts diverses et variées se sont calmées. J’ai enfin le sentiment qu’on peut aller au bout de cette grossesse sans encombre, de façon « classiquement normale ». Il était temps !


En parallèle, j’ai lâché prise sur pas mal de trucs : l’organisation de l’avenir, le déménagement, les travaux, le matériel, le mode de garde … J’ai abdiqué. Pour ma relation de couple – je ne sais pas combien de temps Lucien aurait tenu à m’entendre seriner jour et nuit : « Et ça comment on va faire ? Et ça tu t’en occupes quand ? » – et pour mon bien-être psychologique (et celui de mon bébé, sans doute indissociable). J’ai lâché, simplement. Ça ne sera pas prêt à temps. Notre fils n’aura pas de chambre lorsqu’il viendra au monde. Nous n’aurons sans doute pas encore déménagé puisque les travaux s’avèrent plus costauds que prévu. Nous n’aurons pas de mode de garde pour la fin de mon congé maternité (et j’avoue que ça m’arrange un peu, même si financièrement ça risque d’être short). Je n’ai pas non plus envie de faire mille et une études de marché pour savoir quelle est la meilleure poussette. On aura sûrement pas tout le matos plus ou moins indispensable selon les uns et les autres. Ça ne sera pas parfait, loin de là. Et ce sera très bien ainsi. 

Ma pote enceinte en même temps que moi a déjà tout acheté pour sa fille. Grâce à elle j’ai même découvert qu’il existe un adaptateur de ceinture de sécurité pour femmes enceintes, quand moi je me contente pour les longs trajets d’une pince à 3€ qui laisse un peu de mou à mon bide ! J’ai l’impression que tout le monde à un avis sur ce qu’il faut absolument avoir. Je comprends l’envie de partager les bons plans, mais perso ça m’angoisse plus qu’autre chose. Ça me fout une sorte de pression débile, du style « si tu n’as pas ça, tu vas galérer et tu le regretteras ». Je grossis le trait évidemment, mais c’est un peu l’idée. La sur-information qu’on trouve sur le web en rajoute aussi une couche. Je ne vous parle pas du choix du prénom, qui est THE sujet. Euh les gars j’accouche en juin, on a encore le temps de voir venir non !? C’est comme si TOUT devait être prêt et calé dès maintenant et de la meilleure façon (ou en tout cas de la façon recommandée par X ou Y).


Côté taff c’est un peu pareil, j’ai lâché prise. Malgré une reconnaissance de mon boulot pour l’année 2020 (prime + augmentation), je n’ai qu’une hâte : être en congé maternité. La pression qu’ils me mettent me glisse dessus de plus en plus. Je vais avoir un bébé quoi ! C’est juste dingue, et c’est désormais ma priorité dans la vie.


Nous avons eu notre premier rendez-vous avec une sage-femme. J’avais choisi d’opter pour la préparation à l’accouchement la plus simple et classique qui existe. Pas envie d’être abreuvée de techniques en tout genre. Je veux juste savoir globalement comment ça se passe et ce qui peut arriver. J’ai bien intégré que de toutes façons c’était un peu la loterie ! Comme depuis le début de la grossesse, c’est le corps qui décide et tu as juste à accepter. Mais suite à ma mésaventure de la T2, je mets un point d’honneur à ne plus me « laisser faire » par le personnel médical. Je me doute que, dans le feu de l’action, c’est souvent plus facile à dire qu’à faire. Mais il est hors de question que je revive un truc dans ce style. Ils ont évidemment davantage de connaissances que moi sur le sujet ; pour autant je suis pas qu’un corps qui abrite un bébé. J’ai besoin qu’on m’explique ce qui se passe et ce qu’on va (me) faire.

Bref : revenons à ma sage-femme ! Le contact est super bien passé, elle a amené des sujets et des réflexions très intéressants, notamment sur la place du papa, sur les fameux « autres » qui ont toujours un avis sur tout et aussi sur la psychologie de la mère durant la grossesse et l’allaitement. Elle a évoqué la méthode Bonapace. J’avais déjà vu passer le terme mais sans accrocher. Là elle me l’a présentée comme une façon d’en apprendre plus sur mon corps, d’être active durant l’accouchement et aussi (surtout) me faire du bien durant la grossesse. Donc je vais me laisser tenter par un cours – en plus de ceux de la prépa classique – histoire de voir concrètement ce que ça donne.